
Étude pour le Portrait de S. M. le Roi de Rome (présenté au Salon de 1812 et aujourd’hui conservé au Musée du Louvre).
Huile sur papier contrecollée sur carton, signée au revers “Prudhon”.
Circa 1811.
Dans son cadre d’origine en bois et stuc doré à décor de fleurs de lys.
Au revers du carton, une ancienne étiquette manuscrite, probablement d'Eudoxe Marcille, retraçant la provenance de l'œuvre, et donne l'indication suivante : “En 1820, les fleurs de lys ont été substituées à la Couronne impériale”.
Au revers du cadre, une étiquette : “Jacquemart-André (...) Rome. N°91/(...) février”.
H. 10,1 x L. 12,5 cm. Cadre : H. 29,1 x L. 32 cm.
PROVENANCE
- Collection Athanase Lavallée (1748-1818), donné par Pierre Paul Prud’hon.
- Sa vente, 9 mars 1818, Tableaux anciens et modernes, dessins, estampes et curiosités, lot 21.
- Collection Louis-Antoine Planche (1776-1840), sa vente le 1er juin 1840, lot 34.
- Collection Camille Marcille (1816-1875), sa vente le 6-7 mars 1876 à l’Hôtel Drouot, Catalogue de tableaux et dessins formant la collection de feu M. Camille Marcille : première vente, lot 54.
- Collection Eudoxe Marcille (1814-1890).
- Puis par descendance.
EXPOSITION
- Exposition archéologique et d'objets d'art, Société archéologique d'Eure-et-Loir, Mai-Juin 1858, Chartres, n° 102.
- Exposition départementale. Industrie, antiquités, Beaux-Arts, Société archéologique d'Eure-et-Loir, 1869, Chartres, n° 993.
- Exposition des œuvres de Prud'hon au profit de sa fille, organisée par Eudoxe et Camille Marcille, École des Beaux-Arts, Mai-Juillet 1874, Paris, n° 30.
- Pierre-Paul Prud'hon Exposition organisée pour le 200e anniversaire de la naissance du peintre, Musée Jacquemart-André, Octobre-Décembre 1958, Paris, n° 81.
En 1812, Pierre Paul Prud’hon présente au Salon une allégorie tout en finesse rendant hommage à l’héritier impérial tant attendu. La dimension symbolique de cette allégorie est apportée par petites touches subtiles. La lumière hors champ, presque divine qui vient illuminer l’enfant, indique sa qualité d’héritier, il est l’avenir de la France. Au-dessus du nourrisson, des fritillaires impériales forment avec les palmes sur la droite un arc surplombant l’enfant. Si les premières plantes renvoient à l’illustre ascendance de sa mère, les secondes rappellent les victoires militaires paternelles. Un pan de tissu bleu vient se conjuguer au blanc et à la pourpre du linge sur lequel repose l’héritier formant ainsi le drapeau tricolore. Dans notre étude préparatoire, le peintre esquisse déjà les principaux éléments de sa composition. Il fait déjà le choix de la lumière inondant la scène par la gauche et de l’écrin de végétation accueillant l’avenir de l’Empire paisiblement endormi. Une autre esquisse pour le tableau est conservée au Musée du Louvre. Notre œuvre, émouvant témoignage de la réflexion du peintre, a été donnée par ce dernier à Athanase Lavallée (1748-1818) secrétaire général du Musée Napoléon (futur Musée du Louvre) qu’il dirige après la démission de Vivant Denon (1748-1825). La peinture intègre par la suite la collection Marcille et fini entre les mains d’Eudoxe (1814-1890) l’un des principaux collectionneurs de l’œuvre de Prud’hon. Véritable mécène de la fin du XIXème siècle, il se lie à de nombreux artistes et constitue une collection exceptionnelle. Comme peut en témoigner Le panier de fraises de Jean Siméon Chardin (1699-1779) provenant de sa collection et aujourd’hui conservé au Musée du Louvre, ou encore l’Etude du Portrait de Vivant Denon par Prud’hon, également conservé au Louvre.
